vendredi 26 avril 2013

Bibliographie estivale

De La Mettrie,
  • L'homme-machine, mais aussi L'homme plus que machine sont d'indépassables monuments du matérialisme qui se lisent sans trop de difficulté et serviront de fil directeur du cours.  On préférera l'édition Coda des oeuvres de La Mettrie à toutes autres, en particulier l'édition Folio de L'homme-machine, trop spéculative.


De Descartes, on pourra peut-être commencer par lire:
  •  l'ingénieux roman de Jean-Luc Quoy-Bodin, Un amour de Descartes où la figure du Descartes rationnel se voit confrontée à celle d'un Descartes empli de passion pour sa fille Francine dont la mort le rendra inconsolable.
  • on pourra aussi lire la biographie non exhaustive mais entraînante d'Amir D. Aczel, Le carnet secret de Descartes, éd° Lattès 2007.
  • Cela ne doit pas empêcher d'aborder la Diotrique, Le Monde et le Traité de l'homme et Le discours de la méthode, Vème partie, le tout réuni dans le premier tome de l'édition AlquiéClassique Garnier.
  • De sa correspondance, on se contentera de l'ambiguë lettre au marquis de Newcastle du 23 novembre 1646.
Par ailleurs,
  • le Traité des animaux de Condillac (dans l'édition Vrin de préférence) est sans doute l'oeuvre la plus importante pour rendre compte de la querelle sur l'âme des bêtes qui s'ouvre avec Descartes et prend un tout autre tour après cette oeuvre. L'ouvrage servira à clore la querelle qui, bien que ne durant qu'un siècle, a orienté et oriente encore le traitement de la question du rapport de l'homme, de l'animal et de la machine.
Enfin,
puisque l'animal-machine n'est pas le seul avatar de cette querelle, il nous faudra aussi aller voir du côté de l'automate spirituelle tant chez Leibniz que chez Spinoza.
  • on pourra ainsi lire le Traité de la réforme de l'entendement, par exemple dans l'éd° GF d'A. Lécrivain, mais aussi éventuellement dans l'éd° Eclats d'A. Scala. On prolongera l'approche du Tractatus de intellectus emendatione avec la lecture de quelques passages de la IIème partie de l'Ethique que nous aborderons dans l'édition bilingue de B. Pautrat, éd° Points Seuil.
  • Chez Leibniz, on trouvera la référence à l'automate spirituelle dans l'Essais de Théodicée, IIIème partie, §403

Mais peut-être l'été est-il plus propice à des lectures plus légères. Un certain nombre de roman serviront aussi de support au cours, on se tournera peut-être d'abord vers eux.
  • M. Shelley, Frankenstein ou le Prométhée moderne. Figure trop connue de la monstruosité technique, le roman de Mary Shelley a un intérêt qui va au-delà de la créature: des références continues au Paradis perdu de Milton en passant aux allusions à la révolte des Luddites jusqu'au premier soubresaut d'une pensée sur la condition féminine, le roman est plus qu'une fantasmagorie. A redécouvrir!
  • Villiers de L'Isle d'Adam, L'Eve future. Oeuvre fondatrice de la science-fiction et lieu de la première apparition du terme" androïde" ou "andreïde", les descriptions techniques  de Villiers de L'Isle d'Adam ont l'élégance d'un poème de Baudelaire.
  • J. Verne, Maître Zacharius ou l'horloger qui avait perdu son âme si ce n'est l'ensemble de l'oeuvre fantastique de Jules Verne. Maître Zacharius ou comment fusionner ensemble la figure du Faust de Goethe et celle du lapin d'Alice au pays des Merveilles. Dans la même veine, on pourra lire les aventures du professeur Challenger de Conan Doyle et plus particulièrement La machine à désintégrer.
  • A. Jarry, Ubu roi, mais aussi Ubu cocu, Ubu enchaîné, Ubu sur la butte...etc. Le vocabulaire fleuri de Jarry ne peut que réjouir ceux qui, comme lui, ne peuvent pas ne pas voir le grotesque de la condition humaine.
  • E.T.A. Hoffmann, L'homme au sable. Nouvelles extraites de ses Contes, elle inspira  l'étrange expression "unheimlich" à Freud.
  • I. Asimov, Les robots. Série de nouvelles qui sont sans doute la plus rigoureuse expression imaginative sur ce que sont et peuvent être ces animaux-machines.
  • François Bon, Sortie d'usine mais aussi Daewoo. On doit au prolixe François Bon, obsédant observateur du réel, les descriptions les plus fines de la réalité du travail sans le filtre de ces métaphores qui en font autre chose que l'effort épuisant des corps.
  • Révérony de St Cyr, Pauliska ou la perversité moderne. Ou comment les obsessions érotiques du Marquis de Sade rencontrent l'univers gothique de Bram Stoker ou de Charles Robert Mathurin.





Questionnaire

Sujet de dissertation parodique. 

Faites un des sujets au choix
Durée de l'épreuve: de 4h jusqu'à épuisement de la machine à penser
Forme d'expression libre bien que nécessairement méthodique.
L'usage de la calculatrice est inutile.

L'expérience peut-elle n'être qu'un jeu?

Dire "merdre" , est-ce un gros mot?

Dire "1+1=2", est-ce penser?

Doit-on faire taire une métaphore?

La vérité est-elle un poison?

La réalité doit-elle imiter l'art?

Les monstres sont-ils des êtres vivants comme les autres?



Un robot peut-il ne pas être lui-même?

Peut-on fantasmer sur un(e) automate?

La liberté n'est-elle qu'un vain mot?

L'existence ne dure-t-elle qu'un temps?

L'usine est-elle une machine à broyer les corps?

N'y a-t-il de plaisir que dans la perversion?

Y a-t-il un dieu dans la machine?


L'Etat n'est-il qu'un monstre froid?

La politique est-elle l'art de dominer les hommes?
La justice peut-elle se faire sans mal?

Les animaux ont-ils le droit de souffrir?

L'histoire n'est-elle qu'une suite de dates?

Faut-il être fétichiste pour être un bon capitaliste?

Le confort peut-il suffire à notre bonheur?


Question bonus:
La créature de Frankenstein a-t-elle le droit d'être végétarienne?
Les androïdes ont-ils le droit d'être idiot?
Le Golem peut-il tomber en panne?