vendredi 6 décembre 2013

TL1, la classe inversée - Les monstres sont-ils des êtres vivants comme les autres?


La classe inversée - Une autre approche des notions de  vivant, autrui, sujet et morale.
  • faire une recherche libre sur la notion de "monstres" (images, films, documents...etc) afin d'avoir une première idée de ce qu'est un monstre. Identifier toute l'étendue de la notion et définir ce qu'est un monstre. (Exercice 1)


  • suivre le cours de Pierre Ancet sur Les représentations des monstres, UOH, Université de Bourgogne. Attention, la ressource est importante (8h). C'est pourquoi on se concentrera plus particulièrement sur: module 1- l'introduction à la tératologie (18mn). On pourra naviguer librement par la suite dans la ressource.

  • Lire la fiche professionnelle de Pierre Ancet, auteur d'un ouvrage sur la monstruosité intitulé Phénoménologie du corps monstrueux. Montrer, en identifiant le champ de recherche de cet auteur (articles, thèmes...etc) toute l'étendue qu'il donne à la notion de monstre. Puis, regarder l'entretien suivant entre Marcel Nuss et Pierre Ancet, identifier qui est Marcel Nuss et rechercher des informations sur lui. Enfin, relater leur propos.
  • écouter le podcast suivant portant sur la femme sans sexe, figure du monstre dans l'oeuvre de La Mettrie. En synthétiser l'essentiel dans un texte d'une dizaine de ligne. Texte de La Mettrie disponible sur le Prezi suivant.

  • lire les textes distribués en cours (et disponible en ligne d'ici peu): - extraits de textes d'Aristote, de Diderot et de Canguilhem. Identifier thème et thèse pour chacun des textes et éclairer les mouvements du texte. (Exercice 2) Faites la fiche de synthèse du texte de Canguilhem extrait du Normal et du pathologique. (Exercice 3a + variante 3b: analyse de tweets)

  • visionner les séquences suivantes extraites d'une part de Freaks de Tod Browning et Elephant Man de David Lynch (à venir). Faites une analyse rapide du vocabulaire cinématographique de chaque séquence (champ, plan, cadre...etc) (Exercice 4)
Freaks, Tod Browning - Le prince Randian





Elephant Man, David Lynch - (séquence à venir)

jeudi 21 novembre 2013

I/A/ L'expérience est une machination




Sur le théâtre de machines, on pourra consulter l'article suivant:
Figurer la mécanique: l'énigme des théâtres de machines de la Renaissance par Luisa Dolza et Hélène Vérin, Revue d'histoire moderne et contemporaine, 2004/2 n°51-2, p. 7 à 37


Synopsis:
La science moderne a fait de la machine le modèle épistémologique d'appréhension du monde. Ce faisant, elle a non seulement déterminé les modes de rationnalité du discours scientifique (l'expérimentation) mais aussi déterminé l'expérience que nous faisons du monde par et grâce à l'instrument. Le mécanisme est une instrumentation du monde, c'est-à-dire à la fois une compréhension de son mécanisme et une action sur ses effets.Ce faisant, la science est puissance de et sur la nature, autrement dit,  à la fois connaissance de l'ordre naturel des choses et action sur le monde.
Dès lors, l'expérience que nous faisons du monde est à la fois une certaine compréhension de ses mécanismes et en même temps une tentative d'imiter ce mécanisme dans des créatures artificielles comme les jacquemards (Le coq de l'horloge des 3 rois, Strasbourg) ou les automates (le canard digérateur de Vaucanson, 1733). Comprendre et imiter deviennent les pôle de cette science qui comprend désormais le monde comme cause et effet. Mais, il ne s'agit pas temps de se mesurer à la nature (nos automates sont-ils aussi parfaits que les êtres vivants?) que de dévoiler ses mécanismes et les reproduire. L'expérience est, en ce sens, est un machination: la compréhension d'un procédé (cause-effet) et sa mise en scène comme artifice. Ce faisant, c'est moins une alliance entre la science et la technique qui définit que notre modernité qu'une stricte identité. La science est machine en ce sens qu'elle est une puissance de la nature (connaissance des phénomènes de la nature) et puissance sur la nature (action sur les effets).
Ainsi, on peut affirmer que l'homme machine le (son) monde. Autrement dit, il machine le monde en ce sens qu'il le comprend sur le modèle de la machine; mais, ce faisant, il machine son monde en tant qu'il use des puissances de la nature pour un effet qui est autre.

jeudi 10 octobre 2013

Ebauche d'un plan - Stratagèmes autour de l'animal-machine


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mercredi 18 septembre 2013

Ressources



Les trois automates (1768-1774) L'Ecrivain, le Dessinateur et la Musicienne
réalisés par Pierre Jaquet-Droz et Henri-Louis Jaquet-Droz.

lundi 26 août 2013

Synopsis du cours de l'UPE, année 2013-2014

L'homme plus que machine.

S'inspirant d'un ouvrage éponyme de La Mettrie, le cours de cette année interrogera le rapport de l'homme à la technique sous un angle particulier. Partant de la querelle sur l'âme des bêtes qui trouvera sa forme la plus aiguëe dans l'animal-machine de Descartes, il s'agira de montrer que la machine est moins ce modèle qui réduit l'homme à n'être que ressorts et rouages, mais le champ problématique à partir duquel l'humanité est amenée à repenser sa place dans l'ordre du vivant et des objets. C'est alors tout un pan de notre culture qu'il nous faut repenser. 
Et si dire que les machines ont une âme ne nous obligeait pas aujourd'hui encore à dire qui nous sommes? Et si réduire l'animal à n'être qu'une machine ne nous octroyait pas de droit à une quelconque supériorité tant sur les autres êtres vivants que sur les choses? Ou l'on verra que penser l'animal comme une machine, c'est nous penser à rebours.
Ce faisant, interroger le rapport de l'homme à la technique oblige aussi à questionner le rapport au monde et à croiser une multiplicité d'autres notions (vérité, expérience, langage ... conscient/inconscient, désir, travail... société/Etat, échanges, bonheur...)

On pourra se référer à un questionnaire qui survole aussi largement que possible, mais sur un mode parodique, le champ des interrogations du cours de cette année à venir ainsi qu'à une bibliographie, estivale pour le moment, afin d'introduire au cours.



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vendredi 26 avril 2013

Bibliographie estivale

De La Mettrie,
  • L'homme-machine, mais aussi L'homme plus que machine sont d'indépassables monuments du matérialisme qui se lisent sans trop de difficulté et serviront de fil directeur du cours.  On préférera l'édition Coda des oeuvres de La Mettrie à toutes autres, en particulier l'édition Folio de L'homme-machine, trop spéculative.


De Descartes, on pourra peut-être commencer par lire:
  •  l'ingénieux roman de Jean-Luc Quoy-Bodin, Un amour de Descartes où la figure du Descartes rationnel se voit confrontée à celle d'un Descartes empli de passion pour sa fille Francine dont la mort le rendra inconsolable.
  • on pourra aussi lire la biographie non exhaustive mais entraînante d'Amir D. Aczel, Le carnet secret de Descartes, éd° Lattès 2007.
  • Cela ne doit pas empêcher d'aborder la Diotrique, Le Monde et le Traité de l'homme et Le discours de la méthode, Vème partie, le tout réuni dans le premier tome de l'édition AlquiéClassique Garnier.
  • De sa correspondance, on se contentera de l'ambiguë lettre au marquis de Newcastle du 23 novembre 1646.
Par ailleurs,
  • le Traité des animaux de Condillac (dans l'édition Vrin de préférence) est sans doute l'oeuvre la plus importante pour rendre compte de la querelle sur l'âme des bêtes qui s'ouvre avec Descartes et prend un tout autre tour après cette oeuvre. L'ouvrage servira à clore la querelle qui, bien que ne durant qu'un siècle, a orienté et oriente encore le traitement de la question du rapport de l'homme, de l'animal et de la machine.
Enfin,
puisque l'animal-machine n'est pas le seul avatar de cette querelle, il nous faudra aussi aller voir du côté de l'automate spirituelle tant chez Leibniz que chez Spinoza.
  • on pourra ainsi lire le Traité de la réforme de l'entendement, par exemple dans l'éd° GF d'A. Lécrivain, mais aussi éventuellement dans l'éd° Eclats d'A. Scala. On prolongera l'approche du Tractatus de intellectus emendatione avec la lecture de quelques passages de la IIème partie de l'Ethique que nous aborderons dans l'édition bilingue de B. Pautrat, éd° Points Seuil.
  • Chez Leibniz, on trouvera la référence à l'automate spirituelle dans l'Essais de Théodicée, IIIème partie, §403

Mais peut-être l'été est-il plus propice à des lectures plus légères. Un certain nombre de roman serviront aussi de support au cours, on se tournera peut-être d'abord vers eux.
  • M. Shelley, Frankenstein ou le Prométhée moderne. Figure trop connue de la monstruosité technique, le roman de Mary Shelley a un intérêt qui va au-delà de la créature: des références continues au Paradis perdu de Milton en passant aux allusions à la révolte des Luddites jusqu'au premier soubresaut d'une pensée sur la condition féminine, le roman est plus qu'une fantasmagorie. A redécouvrir!
  • Villiers de L'Isle d'Adam, L'Eve future. Oeuvre fondatrice de la science-fiction et lieu de la première apparition du terme" androïde" ou "andreïde", les descriptions techniques  de Villiers de L'Isle d'Adam ont l'élégance d'un poème de Baudelaire.
  • J. Verne, Maître Zacharius ou l'horloger qui avait perdu son âme si ce n'est l'ensemble de l'oeuvre fantastique de Jules Verne. Maître Zacharius ou comment fusionner ensemble la figure du Faust de Goethe et celle du lapin d'Alice au pays des Merveilles. Dans la même veine, on pourra lire les aventures du professeur Challenger de Conan Doyle et plus particulièrement La machine à désintégrer.
  • A. Jarry, Ubu roi, mais aussi Ubu cocu, Ubu enchaîné, Ubu sur la butte...etc. Le vocabulaire fleuri de Jarry ne peut que réjouir ceux qui, comme lui, ne peuvent pas ne pas voir le grotesque de la condition humaine.
  • E.T.A. Hoffmann, L'homme au sable. Nouvelles extraites de ses Contes, elle inspira  l'étrange expression "unheimlich" à Freud.
  • I. Asimov, Les robots. Série de nouvelles qui sont sans doute la plus rigoureuse expression imaginative sur ce que sont et peuvent être ces animaux-machines.
  • François Bon, Sortie d'usine mais aussi Daewoo. On doit au prolixe François Bon, obsédant observateur du réel, les descriptions les plus fines de la réalité du travail sans le filtre de ces métaphores qui en font autre chose que l'effort épuisant des corps.
  • Révérony de St Cyr, Pauliska ou la perversité moderne. Ou comment les obsessions érotiques du Marquis de Sade rencontrent l'univers gothique de Bram Stoker ou de Charles Robert Mathurin.





Questionnaire

Sujet de dissertation parodique. 

Faites un des sujets au choix
Durée de l'épreuve: de 4h jusqu'à épuisement de la machine à penser
Forme d'expression libre bien que nécessairement méthodique.
L'usage de la calculatrice est inutile.

L'expérience peut-elle n'être qu'un jeu?

Dire "merdre" , est-ce un gros mot?

Dire "1+1=2", est-ce penser?

Doit-on faire taire une métaphore?

La vérité est-elle un poison?

La réalité doit-elle imiter l'art?

Les monstres sont-ils des êtres vivants comme les autres?



Un robot peut-il ne pas être lui-même?

Peut-on fantasmer sur un(e) automate?

La liberté n'est-elle qu'un vain mot?

L'existence ne dure-t-elle qu'un temps?

L'usine est-elle une machine à broyer les corps?

N'y a-t-il de plaisir que dans la perversion?

Y a-t-il un dieu dans la machine?


L'Etat n'est-il qu'un monstre froid?

La politique est-elle l'art de dominer les hommes?
La justice peut-elle se faire sans mal?

Les animaux ont-ils le droit de souffrir?

L'histoire n'est-elle qu'une suite de dates?

Faut-il être fétichiste pour être un bon capitaliste?

Le confort peut-il suffire à notre bonheur?


Question bonus:
La créature de Frankenstein a-t-elle le droit d'être végétarienne?
Les androïdes ont-ils le droit d'être idiot?
Le Golem peut-il tomber en panne?